Diffusion du Qi Gong-2

Les cours de Qi Gong se sont développés en occident au 20ème siècle mais les premières pratiques datent du 19ème siècle.

cours Qi Gong

L’introduction du Qi Gong en Europe

Au 18e siècle, le révérend père Amiot (1718-1793) fut accepté pendant plusieurs années à la cour de l’empereur Qian Long. Il y bénéficia entre autres d’enseignements sur les Qi Gong et rédigea quelques ouvrages sur ces pratiques qu’il essaya de publier en Europe. Ceux-ci ne connurent pas le succès escompté (1).

Plus tard, le médecin suédois Pehr Henrik Ling (1776-1839) fit la connaissance au Danemark d’un chinois nommé Ming. On ne sait pas grand-chose sur ce personnage mais il est dit qu’il lui fit découvrir le Qi Gong.
P.H. Ling s’inspira fortement de cette méthode apprise auprès du dénommé Ming et aussi très probablement à partir des ouvrages du R.P. Amiot pour créer ce que l’on connaît aujourd’hui sous le nom de gymnastique suédoise, origine de la plupart des gymnastiques occidentales. Le Qi Gong gymnique venait d’entrer en Occident et beaucoup le pratiquèrent sans en connaître la véritable origine.

Il en est de même pour le massage dit suédois qui arriva par le même canal, provenant des techniques de massages Tui Na propres à la médecine traditionnelle chinoise. L’Europe du 19e siècle découvrait les soins du corps, sans se douter de leur provenance chinoise.

La situation en Chine

En 1949, le régime maoïste lancé dans son œuvre de normalisation décida que toutes les pratiques corporelles et respiratoires qui n’étaient pas clairement martiales ou spirituelles (très mal vues…) seraient regroupées sous un terme générique : le Qi Gong.

Ce nom date donc du milieu du 20e siècle… bien que les pratiques figurant sous ce terme datent pour certaines de plus de 2500 ans tandis que d’autres ne sont âgées que d’une centaine d’années.

Le gouvernement de l’époque y voyait un moyen peu couteux d’entretenir la santé de la population en favorisant des pratiques gymniques et respiratoires.
De 1950 à 1966, le Qi Gong se répandit dans toute la Chine, en opposition à la médecine occidentale considérée comme bourgeoise et décadente. Des dizaines de centres furent créés, des sanatoriums et des hôpitaux intégrèrent les Qi Gong dans leurs programmes thérapeutiques : ce fut un âge d’or.

Puis à partir de 1966 et jusqu’en 1976, la révolution culturelle interdit toutes ces pratiques en les taxant de superstitieuses et féodales et enclencha alors une chasse aux sorcières. Ceux qui avaient participé à l’essor et ceux qui continuaient de pratiquer se retrouvèrent dans les camps de rééducation, de sinistre mémoire. Les plus prudents ayant commencé à quitter le pays dès le début des années 50, il s’amorça alors une timide diffusion du Qi Gong en occident grâce à la diaspora chinoise.

Certains de ceux qui restèrent en Chine continuèrent à transmettre dans le plus grand secret à quelques irréductibles mais toujours au péril de leur devenir, voire de leur vie…

Après quelques années de ce régime d’interdits durement sanctionnés, le gouvernement chinois constata que l’état de santé de la population n’était pas au mieux et s’interrogea sur les bienfaits de ces pratiques dites « bourgeoises et rétrogrades ». A la fin des années 70 il finit par considérer que leur impact positif sur la santé nécessitait leur remise au goût du jour.

Ce fut alors un deuxième âge d’or. Des milliers de personnes se retrouvaient dans les parcs pour pratiquer, avec la bénédiction voire les encouragements des autorités. Des professeurs refirent surface et l’on vit refleurir nombre de pratiques jusque-là interdites mais qui avaient perduré grâce au courage et à la détermination de certains.

L’éradication des courants taoïstes et bouddhistes ayant laissé beaucoup de chinois devant un vide spirituel abyssal, nombre d’entre eux se tournèrent vers le Qi Gong afin de retrouver une activité susceptible de les reconnecter à une forme de spiritualité.

Le Qi Gong connut alors un développement si important, qu’une fois de plus, le gouvernement intervint et mit en place à partir de 1985 des structures visant à encadrer sa pratique. On peut citer notamment la Société de Recherche Scientifique sur le Qi Gong, avec pour mission de chapeauter les différentes associations et courants qui se répandaient sur le territoire.

Le Qi Gong redevint une spécificité officielle de la culture chinoise.

(1) Lien vers RP.Amiot.

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Jean Pierre

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