Jing et Tai Chi-2

Le Jing en Tai Chi et en Médecine Traditionnelle Chinoise

Jing et Tai Chi

La double nature du Jing

Selon la tradition, toute manifestation est comprise entre Ciel et Terre entre subtil et manifesté. Les Jing ne font pas exception. 

En tant que substance contenant les éléments d’où peut émerger la vie, le Jing est lié à la Terre.

En tant que support recevant l’impulsion vitale de Yuan Qi (énergie Originelle) le Jing est lié au Ciel. Le principe organisateur qui permet le passage de matière subtile à être vivant, bien qu’inscrit dans la substance, appartient au Ciel selon la tradition chinoise.

Conservation de l’énergie

Un organisme qui fonctionne correctement produit toujours un excédent d’énergie (Qi). Il se pose alors la question de l’économie énergétique du système. Produire pour rejeter l’excédent est incohérent puisque chaque organisme est potentiellement exposé au risque d’être en insuffisance d’énergie, pour cause de maladie, d’efforts inhabituels etc… Il est donc nécessaire que le surplus d’énergie produit soit stocké pour d’éventuels besoins futurs.

Le Qi (énergie) est un processus dynamique et de fait ne peut être stocké en tant que tel. Il est donc nécessaire qu’une transformation ait lieu afin de pouvoir le conserver. D’après la Médecine chinoise, le Jing est la condensation du Qi en un substrat plus matériel et qui en permet le stockage. De fait, Jing et Qi entretiennent une relation particulière de production réciproque : le Jing peut être transformé en Qi et le Qi peut être condensé en Jing.

L’image habituellement utilisée pour comprendre ce processus est celle de l’eau, qui chauffée, produit de la vapeur capable de générer un travail au sens physique du terme puis refroidie, se condense et retourne à l’état liquide, plus facile à stocker. Dans cette image, l’eau représente le Jing et la vapeur le Qi.

Ce processus de récupération, stockage et conservation de l’énergie sous forme de Jing est un processus naturel, normalement et continuellement assuré par les systèmes énergétiques.
Comme cela a été évoqué plus haut, le Jing est stocké dans différents lieux. Il est mis en réserve dans les organes pour leur fonctionnement normal et dans ce que la MTC nomme les reins, et sert alors de base, en autres, à l’élaboration de l’Essence sexuelle qui sera utilisée dans le cadre de la procréation.

Une partie de ce Jing peut aussi être stockée temporairement dans le Foyer inférieur (ou Tan Tien inférieur). Cette zone de stockage revêt une importance capitale dans toutes les pratiques énergétiques chinoises.

Jing et Tai Chi

Une erreur très répandue dans les pratiques martiales ou énergétiques est de considérer que ce qui est mis en réserve au niveau du Foyer inférieur (Tan Tien en chinois ou Hara en japonais) soit du Qi. 

C’est une incompréhension des théories énergétiques que l’on retrouve presque systématiquement dans les discours enveloppant les pratiques issues de la culture chinoise telles que le Qi Gong, le Tai Chi, la méditation taoïste etc… 
Les erreurs ne connaissant pas les frontières, on retrouve la même confusion dans les pratiques japonaises. 

Cela a une grande importance d’un point de vue théorique puis pratique car seul le Qi peut avoir une incidence sur la force d’une action en amenant un surcroît de puissance. Le Jing en lui-même n’a aucune espèce d’effet possible. Il n’est pas une force mais une « matière première » susceptible d’être convertie en énergie.

Toute personne globalement en bonne santé produit du Jing et le stocke dans les lieux évoqués plus haut. Mais toute personne n’est pas capable de produire et stocker plus de Jing que la moyenne ni de transformer sur commande ce Jing en Qi et de l’utiliser.
Fabriquer et stocker plus de Jing passe par des pratiques spécifiques. De même que transformer celui-ci en Qi nécessite des techniques spéciales, respiratoires, mentales etc… Il ne suffit pas de le vouloir.

Rappelons-le une fois encore : ce qui est stocké au niveau du foyer inferieur n’est pas du Qi, Energie, mais du Jing, Essence. 

La confusion entre ces notions essentielles est soit la conséquence d’une mauvaise transmission des enseignements soit d’une incompréhension de ceux-ci. 

Dans les deux cas, malheureusement, c’est la tradition qui est dénaturée et les résultats compromis. D’où l’importance de se tourner vers une lignée authentique et non pas vers une interprétation plus ou moins fantaisiste des enseignements traditionnels.

La lignée Yang originelle offre une progression particulièrement rigoureuse fondée sur les connaissances de l’acupuncture méthodiquement appliquées au Tai Chi. Cela explique sa diffusion extrêmement rapide et massive en Chine auprès notamment des lettrés, médecins et artistes martiaux. 

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Jean Pierre

Cayrol Jean Pierre

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